Nous introduisons maintenant la production des firmes dans l'économie de manière à étendre l'équilibre walrasien d'une économie d'échange à l'équilibre général d'une économie avec production.
Avant de considérer le concept d'équilibre, nous devons reprendre la représentation de la technologie des firmes.
Dans la théorie microéconomique néo-classique, la firme est une entité (un agent individuel) comme le consommateur (qui représente le ménage).
La théorie de la firme qui en découle est par conséquent rudimentaire et elle correspond à une transposition assez artificielle de la théorie du consommateur dans l'activité de production de biens.
Dans cet esprit, la firme a un objectif (le profit) qu'elle maximise sous une contrainte (l'ensemble des possibilité de production).
Les firmes ont des possibilités de production qui correspondent à leur capacités de transformer des biens (les inputs) en d'autres biens (les outputs).
En fonction de sa technologie et de son organisation, chaque firme est représentée comme une boîte-noire dans la quelle entrent des inputs (achetés sur les différents marchés correspondants) et de la quelle sorte des outputs (vendus sur les marchés correspondants).
Par conséquent, pour chaque firme, un sous-ensemble des biens de l'économie sera utilisé comme panier d'inputs et un autre sous-ensemble correspondra à ses outputs.
La relation entre ces quantités d'inputs utilisés et les quantités d'output produits peut être résumé par un vecteur d'outputs nets (ou de netputs) qui donne, pour chaque bien: la quantité produite par la firme - la quantité utilisée par la firme.
Supposons par exemple qu'il y ait cinq biens dans l'économie: le travail, le fil d'acier, des aiguilles, des épingles à nourrice et le blé.
Un plan de production de la firme peut alors correspondre au vecteur
Un autre plan réalisable peut correspondre à
Si la firme produit elle-même le fil d'acier à partir de l'acier brut (deuxième bien, le fil devenant le troisième) alors
Nous avons donc un système de notation très flexible qui permet de couvrir les différent cas possibles.
L'ensemble de possibilités de production de la firme contient alors tous les vecteurs de bien qui correspondent à des plans de production réalisables par la firme en fonction de sa technologie: le vecteur relèverait plutôt de l'alchimie que de la l'industrie.
Si avec un input et un output, on peut représenter graphiquement :
1) La convexité. Si et sont réalisables par la firme alors tout plan de production avec est aussi réalisable .
2) Disposition libre. Si et alors (Ce qui peut le plus, peut le moins).
3) Possibilité de fermeture.
4) Économies d'échelle non-croissantes. Si et si alors . Cette propriété découle des propriétés et .
5) Économies d'échelle non-décroissantes. Si et si alors .
6) Économies d'échelle constantes. Si et si alors . Elle correspond à la conjonction de et .
Supposons une firme concurrentielle dont l'ensemble des possibilités de production est .
Si les prix (qui ne dépendent pas des quantités) sont , alors le problème de la firme est de choisir un tel que
Quand ce problème possède une solution pour un vecteur de prix , nous écrivons cette solution comme et elle correspond à la fonction de profit de la firme.
Est-ce que le problème possède toujours une solution quelque soit le vecteur de prix ou même pour tous les vecteurs de prix strictement positifs?
Le réponse est bien sûr négative (par exemple si les économies d'échelle sont constantes).
Si l'on s'intéresse à la solution de ce problème, nous pouvons appeler la correspondance d'offre-nette de la firme l'ensemble des vecteurs qui maximisent le profit
Avec un input et un output cela peut être représenté graphiquement:
La proposition suivante regroupe les principales propriétés de la fonction de profit.
Nous allons maintenant étendre le concept d'équilibre concurrentiel à l'ensemble d'une économie.
L'équilibre walrasien est surtout intéressant car il possède des propriétés d'optimalité sociale qui en font un cadre de référence.
Se propriétés sont résumées par ce que l'on appelle les deux théorèmes du bien-être social.
On peut alors trouver un vecteur de prix qui, une fois crié dans l'économie, conduirait les décisions des agents au plan efficace au sens de Pareto
Ces bases nous seront utiles dans la suite du cours.