La particularité de ces MMA vient bien sûr de leur capacité à inclure les mécanismes économiques qui ont lieu au niveau agrégé de l’économie et endogénéiser les dynamiques qui en découlent. Ces MMA couvrent alors tous les niveaux allant du micro au macro et permettent de tenir compte de l’émergence, au niveau macroéconomique, des phénomènes économiques qui résultent des comportements et des dynamiques qui ont lieu à des niveaux inférieurs. On a alors toute une hiérarchie complète de mécanismes économiques, incluant à la fois des causalités descendantes et ascendantes (Figure 14.1↓).
Figure 14.1 Micro-Méso-Macro
Un MMA macroéconomique minimal contiendra habituellement au moins deux types d’agents (les ménages et les entreprises) et deux marchés (le marché des biens et celui du travail) [Lengnick, 2013, Oeffner, 2008, 210]. Ce cadre minimal qui permet d’étudier les interactions entre les comportements de ces agents et les propriétés macroéconomiques qui en résultent est en général complété, en fonction de l’objet d’analyse, par des institutions politiques (une Banque centrale conduisant une politique monétaire ou un gouvernement menant des politiques budgétaires ou d’emploi), par un secteur bancaire et/ou financier, par un secteur produisant les biens d’équipement, etc.
Les relations d’échange et de production simples qui tissent cette économie peuvent aussi être complétées par des mécanismes représentant le progrès techniques, ainsi que les interactions avec l’environnement naturel. [Dawid, 2018] propose une présentation des comportements et des mécanismes retenus dans un certain nombre de MMA macroéconomiques.
L’articulation des différents comportements et marchés tient alors compte de celle des contraintes économiques et structurelles qui pèsent sur ces comportements, comme les contraintes de ressources et d’énergie, les dynamiques démographiques de tendances lourdes, les conditions de cohérence entre les flux, notamment celle des flux monétaires, et la dynamique des stocks à tous les niveaux [Godley, 1983]. Ces contraintes sont souvent à la source des causalités descendantes ou de ce qu’on a pu appeler les fondements macroéconomiques des comportements micro [Colander, 1993, Hahn, 2003].
Un tel cadre permet ainsi l’analyse des interactions entre les marchés composant l’économie et notamment les dynamiques qui peuvent résulter de la transmission des déséquilibres d’un marché vers les autres. Ce qui rend alors possibles une prise en compte convaincante et l’examen de certaines intuitions de John Maynard Keynes.
Prev Section 14.1: Le charme discret des MMA macroéconomiquesUp Chapitre 14: Dynamique macroéconomiqueSection 14.3: Application : Un MMA macro minimaliste Next