La mise en oeuvre des idées d’évolution en économie a pu parfois causer une certaine ambiguïté. Certains auteurs, et non des moindres, soutiennent parfois une analogie relativement forte avec la biologie :

Nous pensons que ce type d’analogie forte a le défaut de renforcer la dimension réductionniste de l’analyse et il affaiblit l’apport de Darwin à notre compréhension de la dynamique économique. Nous plaidons ici pour une approche à la fois plus radicale et plus cohérente : plutôt qu’établir une analogie avec la biologie chaque fois qu’on doit faire appel aux concepts darwiniens, les autres sciences, dont l’économie, doivent se baser sur ce qu’il y a d’universel dans les mécanismes mis à jour par Darwin. En effet, comme nous l’avons souligné plus haut, l’évolution résulte de la rencontre d’un mécanisme générateur de diversité et d’un autre de sélection. Cet “ algorithme ” comme l’appelle [Dennett, 1996] n’a aucune raison d’être limité à l’univers des espèces biologiques. Cette vision possède à nos yeux l’avantage de libérer l’analyse économique de la tyrannie de l’analogie. Si on prend le soin de bien spécifier les mécanismes générateurs de diversité et les modalités de la sélection, ainsi que les niveaux auxquels oeuvre cette dernière, dans le système économique, on peut mieux comprendre les dynamiques économiques, sans qu’elles soient basées sur des mécanismes spécifiques de l’évolution biologique.