Les pays produisent et consomment un seul bien
homogène (le produit );
La production se fait en concurrence parfaite;
La technologie est exogène;
La technologie peut être représentée
par une fonction de production de type néo-classique basée
sur des facteurs substituables: le capital
et
le travail
;
La consommation agrégée est
représentée par une fonction keynésienne:
(2.1)
Le taux participation à l'emploi de la
population est constant. Si la population croît au taux l'offre de
travail
augmente aussi à ce taux
(2.2)
Pour le propos du cours, nous le simplifierons encore en supposant que la
fonction de production est de type Cobb-Douglas:
(2.3)
Les rendements d'échelle sont donc constants
. En concurrence parfaite, les firmes sont
preneuses de prix et elles maximisent le profit
où est le taux d'intérêt réel et le salaire réel.
La maximisation de profit implique
De plus,
du fait de l'homogénéité et de la constance des rendements
d'échelle (identité d'Euler). Cette technologie avec des
productivités marginales décroissantes est la différence
principale de ce modèle par rapport au modèle de Harrod.
Plusieurs de nos faits stylisés étaient exprimés en termes de
produit par tête (per capita). Pour cette raison, nous allons
utiliser une version de ce modèle exprimée en termes de valeurs per
capita:
Figure 2.1:
Fonction de production per capita Cobb-Douglas
Ce graphique fait clairement apparaître les rendement décroissants du
capital par ouvrier.
La seconde équation fondamentale du modèle de Solow concerne
l'accumulation du capital et donc la dynamique:
(2.5)
la variation du capital est égale à la différence entre
investissement et la dépréciation du capital (au taux constant
).
Comme nous avons une économie fermée, l'investissement est
nécessairement égal à l'épargne (équilibre du marché
des biens):
Les deux équations fondamentales du modèle de Solow sont donc
et
Si l'économie part
d'une situation initiale
la première
équation nous donne, pour chaque période, la production donc
l'épargne et l'investissement, la seconde, la manière dont ces
éléments déterminent l'accumulation du capital
On peut donc dérouler l'évolution de l'économie dans le temps en
utilisant ces deux équations. Mais est-ce que ce modèle peut nous
permettre d'expliquer les différents faits stylisés? Peut-il donc
expliquer les différences qui existent entre les économies?
On peut répondre à ces questions en utilisant une représentation
graphique de cette dynamique:
Figure 2.2:
Le diagramme de Solow
Cette représentation résume de manière très simple toutes les
données de l'économie en fonction du capital/tête. Notamment le
taux de variation de est donné par l'écart entre les deux
courbes:
et
A l'intersection de ces deux courbes nous avons
C'est l'état stationnaire et le capital/tête ne change plus
à partir de cet état. En dehors de l'état stationnaire, nous avons
Dans le , le capital/tête de l'économie augmente et on a une
intensification du capital dans l'économie. Dans le
le capital/tête diminue et on a un élargissement du capital
dans l'économie.
La statique comparative permet d'étudier l'évolution du capital/tê
te à partir d'un état stationnaire et suite à un choc qui provient
d'un changement dans l'environnement économique.
Si à partir d'un état stationnaire les consommateurs augmentent leur
taux d'épargne
cela se traduira nécessairement par une augmentation du taux
d'investissement dans l'économie. Quel serait l'effet d'un tel choc sur
et ? Nous pouvons répondre à cette question grâce à un graphique.
Une augmentation du taux de croissance démographique
impose une pression plus forte sur l'accumulation du capital en
augmentant le dénominateur du capital/tête. L'effet sur l'état
stationnaire de l'économie peut de nouveau être analysé par un
graphique (Figure 2.4).
L'état stationnaire est déterminé par la condition
La production par tête à cet état stationnaire est donnée par
Cela donne une première réponse à la question ``Pourquoi certains
pays sont riches et certains sont pauvres?'' :
Proposition 1
Les pays qui ont un taux d'épargne/investissement plus élevé ont
tendance à être plus ``riches'' et ceux qui ont un taux de croissance
démographique plus fort ont tendance à être plus ``pauvres''.
Comment est-ce que ces prédictions se comparent aux observations?
Dans cette version simplifiée, les variables per capita sont
constantes à l'état stationnaire. Les variables absolues
croissent au même taux que la population
Et les faits stylisés ? Le modèle génère, à l'état
stationnaire (le long terme)
une variation entre les PIB/tête entre les pays;
un ratio capita-produit
constant (car et
sont constants);
étant constant, le rendement du capital (la productivité
marginale de est constant.
Mais il ne peut générer un fait stylisé très important : la
croissance soutenue des revenus/tête
Dans ce
modèle les économies peuvent croître à court terme mais pas
à long terme: même si un pays s'écarte à un moment
donné de l'état stationnaire, il suivra un sentier de
transition et finira par atteindre le nouvel état stationnaire. La
croissance se ralentit en plus au fur et à mesure que l'économie
s'approche de l'état stationnaire.
Ce résultat est dû à dans l'équation dynamique
fondamentale
(2.13)
et donc quand augmente, le taux de croissance de diminue. Comme le
taux de croissance de est proportionnel à celui de il
décroît aussi. Une représentation graphique séparée des
deux éléments du membre droit de cette équation facilite
l'étude l'évolution de .